Le télescope et le microscope

Il y a une fascination “virale” pour ce virus. Les recherches à son sujet sont intenses, au point de faire déborder les serveurs. Après quelques mois des dizaines de milliers d’articles. Du microscope et au-delà, avec comme découverte essentielle son affinité pour un récepteur bien connu des cardiologues, le récepteur de l’angiotensine. Une cible de nombreux médicaments antihypertenseurs. Et au-delà de ce récepteur, il y a une réponse immunitaire complexe. Et au-delà, une infinitude d’ “au-delà”…

Une complexité qui dépasse l’entendement, et s’étale sur des dizaines de milliers de pages des plus grands journaux spécialisés. Une effervescence qui ne peut pourtant cacher notre ignorance.

En plus grand que la cellule, il y a les tissus, les organes, qui accueillent ce virus, et fabriquent des malades légers, ou de graves malades. Et au delà des organes, la souffrance réelle ressentie, brutalement, corporelle, émotionnelle, des deuils, des drames économiques. Et la multitude de ces souffrances, individuelles, familiales, loco-régionales, fabriquent une souffrance humaine globale.

Pour le comment on a donc le microscope : celui du biologiste et ses récepteurs, de l’immunologue et ses anticorps, des médecins et de leurs organes malades, du sociologue et des économistes, des historiens, des politiciens et de leurs sondages. Finalement, ils ont tous en commun, de voir petit. Comment trouver, vite vite un médicament, un récepteur, une nouvel arrangement social, un nouvel ordre économique. Tous des pompiers, des ambulanciers, des urgentistes : comment sauver, aider, éteindre le feu qui brûle.

Mais pas encore la place pour le télescope : voir de loin, en intégrant toutes les dimensions, y-compris notre ignorance face à la nouveauté, et oser le pourquoi ? Oser une vision intégrée. Voir sans peur, cette peur générale, cette panique ou encore son opposé, le déni. Et cette volonté de maitriser, nommer, contrôler, réguler, légiférer. comprendre, classer, disséquer. Voir tous ces mouvements extrêmes et opposés, cette instabilité. Bref observer, avec bienveillance et neutralité pour se libérer de la foule et Se retrouver.

Alors pourquoi ? Cette phrase si souvent entendue de la bouche des sages revient en écho : le changement est le seul élément permanent de la vie. Ok mais alors pourquoi ? Peut-être pour rien, c’est comme c’est, c’est la Vie.

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